Conférence - Afterwork La Blockchain démystifiée
Organisé chaque année, l’afterwork-conférence UDITIS a cette année été pris d’assaut. Tant et si bien qu’il a fallu organiser une seconde soirée. La thématique de Blockchain a fait se déplacer une foule de curieux qui voulaient en savoir plus sur cette technologie d’avenir. Ils n’ont pas été déçus.
Il a fallu doubler la soirée. L’événement annuel organisé par UDITIS a connu un tel succès qu’il a fallu agender deux soirées pour parler de Blockchain. Les 19 novembre et 2 décembre 2019, la salle de réunion du CSEM était pleine à craquer. Un auditoire avide d’en savoir plus sur cette fameuse Blockchain dont tout le monde parle, mais que peu de gens comprennent. Les organisateurs en étaient bien conscients. « En matière de Blockchain, il est difficile de trouver le bon niveau de vulgarisation. C’est pourquoi nous avons plutôt choisi de parler de démystification pour ces rencontres », a relevé Michel Perrin, CEO d’UDITIS. |
Associé UDITIS, Hervé Sanglard a défriché les fondamentaux de cette technologie. « La Blockchain permet d’enregistrer des blocs de transactions sécurisées en chaîne, le tout dans un système décentralisé. C’est en fait une combinaison de technologies existantes et utilisées déjà en informatique : l’historisation des transactions, la distribution des serveurs (nœuds) et l’encryption des données. Quand on mêle le tout, on a une Blockchain », a-t-il expliqué.
Applications nombreuses
Les applications sont théoriquement nombreuses : registres, chaînes logistiques, contrats d’assurance, traçabilité, monnaie virtuelle et vote électronique. D’ailleurs, UDITIS avait préparé un exemple en temps réel de vote électronique sécurisé par smartphone et utilisant la Blockchain pour illustrer le propos.
Comme quoi, ça marche. « Mais la technologie, aujourd’hui, n’en est qu’à ses débuts. Par analogie, on a l’impression que c’est le web en 1994 », a expliqué Hervé Sanglard
Des jetons numériques
Avocat spécialisé dans les nouvelles technologies et fondateur du cabinet LEAX, Vincent Mignon a quant à lui parlé ensuite de la tokenisation, cette utilisation pratique de la Blockchain. « L’idée de la tokenisation, c’est de rendre négociable des actifs qui ne sont pas liquides ».
Prenant l’exemple d’une œuvre d’art, dont les différentes parts de copropriétés seraient divisées en jetons (token), des parties de codes informatiques sécurisés et transférables. « A priori, la tokenisation simplifie les échanges, les transactions sont plus rapides, plus transparentes et accessibles ».
Limites juridiques
En théorie. Car dans la vraie vie, les échanges de propriété sur une chose ne sont pas aussi faciles. Car ils doivent répondre à la réglementation. Et celle-ci n’est pas prête à reconnaître la tokenisation. Pas encore, du moins, comme l’a indiqué Vincent Mignon. « Des changements législatifs sont en cours au plan du droit fédéral, notamment pour étendre la notion de chose aussi aux données digitales, et donc aux tokens. Mais à ce stade, on n’en est pas très loin ».
Réalité neuchâteloise
Pour le canton de Neuchâtel pourtant, la Blockchain, c’est déjà une réalité. « Il y a plus de 30 entreprises, employant une centaine de personnes, qui sont actives dans le canton dans ce secteur. Du moins, à notre connaissance », a lancé Nicolas Vradis, de l’Association Blockchain Neuchâtel, en cours de constitution. Celle-ci veut fédérer les acteurs de la Blockchain neuchâtelois, et elle a déjà commencé de le faire au fil de rencontre « beer-to-beer » régulières. « Le canton de Neuchâtel a vraiment une carte à jouer dans cette technologie émergente », a encore relevé le collaborateur du service cantonal de l’économie.
Après ces présentations, nul doute que les participants en sont ressortis plus savants qu’à l’entrée. Mais comme l’a relevé avec humour Michel Perrin.
« Croyez-moi : ce n’est pas sûr qu’on aura tout compris du premier coup ! »